Dialogue entre un policier et un photographe de presse
"- Aujourd'hui, c'est interdit de faire des photos.
- Pourquoi aujourd'hui?
- Parce que maintenant, c'est comme ça.
- [...] Non, il n'y a pas de raison que je fasse ça. Je suis journaliste, j'ai ma carte de presse, je travaille."
La suite des évènements prouvera que oui, il y devait y avoir des raisons, puisque, "pendant que deux policiers me tenaient, le troisième a arraché mon appareil, qui était en bandoulière autour de mon cou. Ensuite, ils ont effacé toutes les photos, d'un seul coup, ce qui me laisse supposer qu'ils ont eu une formation pour ça. Il y avait environ 150 photos, d'un blocage de lycée le matin, et de la manifestation de l'après-midi. Ensuite ils m'ont dit: "Voilà, vous pouvez rentrer chez vous.""
Pour planter le décor, le journaliste photographiait une (petite) manifestation étudiante. La Grèce étant située à peine à quelques kilomètres de Lyon, et Mai 68 étant juste éloignée de nous de 40 ans, tout était clairement prédisposé pour ébranler le pouvoir...
Alors je sais pas toi, mais moi, de mon temps (mon p'ti gars), ça se passait pas comme ça. De mon temps, les photographes étaient là pour photographier (c'est con dit comme ça, mais à mon époque, ils en avaient le droit). Par manque de chance (ou l'inverse), les photos (même effacées) laissent des traces et... ont pu être publiées. Si c'est pas con ça aussi... Alors, excès de zèle ou directives strictes ?
Ces paroles d'un photographe de l'AFP ont été publiées sur le site Rue89.PS : Le photographe n'était pas Che Guevara comme pourrait te le faire croire la photo.